Agnès Jennepin

Agnès Jennepin, artiste plasticienne niçoise, participe à son premier concours d'art à l'âge de 12 ans. Après des études scientifiques, elle exercera dans le secteur paramédical puis revient à sa passion première pour y consacrer tout son temps. Formée à l’École d’Arts Plastiques de Nice, elle y reçoit un enseignement pratique pluridisciplinaire et y étudie l’histoire de l’art. Elle travaillait parallèlement dans des ateliers de mosaïque et de vitrail. Si son travail est protéiforme, sa quête de confrontation avec la lumière et la transparence demeure prégnante. Elle aborde son parcours artistique avec un besoin d’expérimentations et de découvertes, se laisse imprégner par son environnement naturel et s’engage à retranscrire ses sensations sous des angles de vision distincts. Faire émerger un monde, créer... Sur la toile, le papier, le verre ou la faïence, tour à tour sombres et lumineuses, ses oeuvres relèvent d'un temps long et du travail méticuleux d'une dentellière. Incisions, prélèvements , frottements, effleurages - souvent dans un processus d'effacement - esquissent un univers de greffes et d'éclosions d'où surgissent des hybridations mêlant le végétal, l’animal et l'humain. 

Les étrangetés botaniques

 Les œuvres d'Agnès Jennepin relèvent d'un temps long et du travail méticuleux d'une dentellière. Incisions, prélèvements , frottements, effleurages - mais toujours dans un processus d'effacement - esquissent un univers de greffes et d'éclosions d'où surgissent des hybridations mêlant le végétal, l’animal et l'humain.

Extrait du texte de Michel Gathier, critique d’art : « Etrangetés botaniques » la série présentée ici, est inspirée d’éléments que l’artiste prélève dans son jardin. De cette flore réelle, elle perçoit des mutations possibles, oniriques, fictionnelles. Le procédé, très personnel, participe de cette mutation. Du fond sombre à la peinture à l’huile appliqué sur la faïence, elle fait apparaitre, progressivement et délicatement, par retrait de la peinture, des formes qui demeurent de la couleur de la faïence. Après séchage, les oeuvres sont protégées par un vernis. Sur verre, le procédé initial est identique, sauf que les formes deviennent transparentes, laissant apparaitre un deuxième plan de peinture, celui de la couleur, sur papier. Ses outils, parfois détournés de leur fonction initiale ( cure-dents, brossettes, pinceaux retaillés…) sont très fins, ce qui permet d’atteindre les détails et d’offrir une deuxième lecture en déplaçant son regard autour de la pièce. 

ALL OVER FLOWER

Comme directement prélevés aux robes de ses « Effrontées »,  ces « all-over » où les motifs floraux se répandent sur toute la surface picturale façon papier peint, est une véritable pluie de fraîcheur. La finesse du papier Wenzhou évoque, par sa texture, les pétales. Le traitement chromatique sur les deux faces, recto et verso, procure un aspect quasi organique à ses compositions qui, par là même,  gagnent en transparence et surimpression. A force de boire de la peinture, le papier acquiert une texture veinée qu’on aurait envie de qualifier de végétale. C’est fin, coloré, impressionniste et beau comme un tapis de fleur gisant sous un arbre fruitier un matin de printemps.  

Extrait du texte de Janaka Samarakoon (juillet 2022) pour Artworks