Agnès Jennepin, artiste plasticienne niçoise, participe à son premier concours d'art à l'âge de 12 ans. Après des études scientifiques, elle exercera dans le secteur paramédical puis revient à sa passion première pour y consacrer tout son temps. Formée à l’École d’Arts Plastiques de Nice, elle y reçoit un enseignement pratique pluridisciplinaire et y étudie l’histoire de l’art. Elle travaillait parallèlement dans des ateliers de mosaïque et de vitrail. Si son travail est protéiforme, sa quête de confrontation avec la lumière et la transparence demeure prégnante. Elle aborde son parcours artistique avec un besoin d’expérimentations et de découvertes, se laisse imprégner par son environnement naturel et s’engage à retranscrire ses sensations sous des angles de vision distincts. Faire émerger un monde, créer... Sur la toile, le papier, le verre ou la faïence, tour à tour sombres et lumineuses, ses oeuvres relèvent d'un temps long et du travail méticuleux d'une dentellière. Incisions, prélèvements , frottements, effleurages - souvent dans un processus d'effacement - esquissent un univers de greffes et d'éclosions d'où surgissent des hybridations mêlant le végétal, l’animal et l'humain.
Faire émerger un monde, créer... Tour à tour sombres et lumineuses, les œuvres d'Agnès Jennepin relèvent d'un temps long et du travail méticuleux d'une dentellière. Incisions, prélèvements , frottements, effleurages - mais toujours dans un processus d'effacement - esquissent un univers de greffes et d'éclosions d'où surgissent des hybridations mêlant le végétal, l’animal et l'humain.
Sur la toile, le papier, le verre ou la faïence, la matière noire du fond est altérée par nombre d'outils et de procédés complexes pour extraire de la surface des motifs par lesquels s'exprime une autre histoire de l'art. Une histoire qui ne serait plus de l'ordre du recouvrement et du rajout des formes, de la couleur ou de la matière mais, au contraire, celle de leur effacement, de leur mise en réserve pour donner lieu à d'autres univers possibles entre inquiétude et sérénité. Un nouvel espace se découvre alors, tissé de superpositions et de métamorphoses.
C'est alors que présence et absence se croisent et infusent ces transparences qu'Agnès Jennepin ne cesse de traquer pour une œuvre multiforme mais toujours avec cette approche sensible dans la traduction d'une vie intérieure en accord avec les pulsations de l'univers. Elle en dévoile les interactions invisibles qui pourtant préfigurent nos destins. Effacer donc pour rendre perceptibles ces mondes fascinants qui se logent en nous comme ils grouillent dans des paysages. Car ils relèvent d'une nature commune que seul l'art parvient à figurer.
Comme directement prélevés aux robes de ses « Effrontées », ces « all-over » où les motifs floraux se répandent sur toute la surface picturale façon papier peint, est une véritable pluie de fraîcheur. La finesse du papier Wenzhou évoque, par sa texture, les pétales. Le traitement chromatique sur les deux faces, recto et verso, procure un aspect quasi organique à ses compositions qui, par là même, gagnent en transparence et surimpression. A force de boire de la peinture, le papier acquiert une texture veinée qu’on aurait envie de qualifier de végétale. C’est fin, coloré, impressionniste et beau comme un tapis de fleur gisant sous un arbre fruitier un matin de printemps.